samedi 14 janvier 2012

Nouveau dérapage de Mourad Boudjellal, du rugby club de Toulon


Info: le blog de rugby c'est fini, mais l'aventure en ovalie continue sur le nouveau site rugbyaxvdefrance.com

        Coluche a dit un jour: " Quand il y a un avion qui s'écrase dans le monde, c'est sur les pompes à Gicquel". A présent, dans le championnat de France de rugby, à chaque fois qu'un dirigeant est en pétard, ça tombe sur les pompes à Berdos. Le nouveau paratonnerre arbitral a désormais un nom.

Mourad Boudjellal

Mourad Boudjellal dérape encore et parle de "sodomie arbitrale".

Les faits: dimanche 8 janvier 2012, sous les travées du stade Marcel Michelin, un confrère journaliste s'affaire. Clermont-Ferrand reçoit Toulon et vient de s'imposer à domicile sur le score étriqué de 25 à 19. Plutôt que de choisir un Vern Cotter, bien connu pour sa jovialité communicative, ou bien un Jean-Marc Lhermet à la verve intarissable, il décide, mère audience oblige, d'interviewer Mourad Boudjellal. Avec le président de Toulon, il se passe toujours quelque chose, se réjouit-il par avance. Allons-y, on va se marrer: "J'ai connu ma première sodomie arbitrale en demi-finale contre Clermont, ce soir je viens d'en connaître une seconde, j'aime pas ça..." Fin de citation, fermez le ban, vous pouvez rendre l'antenne. Stupeur et malaise général, et cette fois, plus personne ne se marre. Mourad Boudjellal a encore frappé en direct. Oh, ce n'est pas la première fois que le monde de l'ovalie s'émeut en écoutant un langage plus cru qu'un steack tartare. Pouquoi ne pas citer mon préféré du genre, le célèbre Pierre Triep-Capdeville, le truculent pilier de la section Paloise qui, encore au sommet de sa forme à la fin des années 90 s'était exclamé au micro d'un commentateur pétrifié: "Une coupe d'Europe sans Pau, c'est comme une femme sans p... de c.." (je vous laisse le soin de compléter). Ca c'est de la poésie lourde, certes, mais ça reste encore de la poésie. Tandis qu'avec Mr Boujdellal, même avec des crampons de 18, tu glisses inexorablement vers les entrailles de la rue et atterris dans le caniveau devant la porte d'un bordel.

Le club de Toulon, ou les enfants de la rade.


écusson du RCT
Rugby club de Toulon
        J'ai été un bien piètre joueur de rugby, mais qu'est ce que j'aurai aimé jouer au moins une fois dans ma vie à Mayol ! Et comme vous nous avez manqué lors de votre purgatoire en pro D2 ! Le top 14 sans Toulon ce serait comme... Triep Capdeville vous le dirait mieux que moi ! Parce que Toulon transpire le rugby et ses valeurs fondamentales de bravoure, de solidarité, d'honneur et de combat. Parce que Toulon c'est l'enthousiasme exagéré, la fierté de toute une ville et de tout un peuple de révoltés prêts à tout pour envahir Paris une nuit d'été dans le sillage d'une barbe blanche. Que de personnages hauts en couleurs ont laissé leur empreinte à jamais et fait rêver les minots de la rade. Les Herrero, les Diaz et autres Louvet, Champ ou encore Gallion pour ne citer qu'eux ont fait de ce club une légende. Et vous, Monsieur Boujdellal, si vous avez à nouveau animé l'antre de Mayol en faisant signer des joueurs comme Tana Umaga ou bien Jonny Wilkinson, quelle empreinte allez vous laisser au RCT, et quelle image des toulonnais offrez-vous aux passionnés de rugby ?

Lettre ouverte au président de club Mourad Boujdellal:

  le 14/01/2012.

      Monsieur Boudjellal, pour commencer, laissez-moi exprimer toute l'admiration que j'ai pour vous. Je voudrais que vous restiez encore longtemps dans le monde de l'ovalie et que vous continuiez d'apporter vos idées et de pousser derrière la mêlée varoise. Ce n'est pas seulement avec de l'argent comme certains le prétendent que l'on peut réaliser ce que vous êtes en train de faire. Merci donc pour votre investissement et pour tout ce que vous apportez au club de Toulon... et au rugby français. Car à chaque fois que sous l'impulsion d'un président gonflé un club progresse, c'est tout le niveau du top 14 qui s'en ressent, et c'est grâce à des personnes comme vous, à des mecs qui en ont et qui secouent le cocotier, que finalement l'équipe de France avance et sera un jour championne du monde. Oui, la France sera un jour championne du monde, parce que c'est une nation majeure du rugby, et parce qu'à force d'aller en finale, on finit toujours par en gagner une, que l'on soit toulousain ou clermontois. J'en profite au passage, j'aimerais que l'ensemble du rugby français, en commençant par l'entraîneur national, assume enfin pleinement cette ambition d'être champion du monde de rugby. Je referme la parenthèse. L'année dernière, si la France a "fleurté avec le titre, maintenant elle veut coucher". Ben vous voyez Mourad, si c'est bon, je vous cite. Même si c'est plus fort qu'un fromage corse, ça passe et ça vaut en efficacité tous les petits fours de la fédération pour faire bouger les choses. Par contre, la "sodomie arbitrale", désolé, personne ne peut accepter ça. Et c'est pour cela que vous êtes convoqué pour vous expliquer devant la ligue. Et Pierre Yves Revol, que je ne porte pas particulièrement dans mon coeur, doit vous demander des comptes et il a raison, parce que c'est son rôle. Vous avez commis une faute et vous vous faites taper sur les doigts, c'est normal. Acceptez-le, et plaidez coupable.

        Vous avez sous-évalué les conséquences de vos paroles au sujet de l'arbitre du match. A commencer par l'intéressé lui-même, puisque c'est après coup que vous vous êtes rendu compte que vos propos avaient pu lui porter préjudice et que vous avez voulu les retirer, ce qui est totalement illusoire. Avez vous pensé qu'avec vos paroles vous mettez la pression aux autres arbitres qui vont officier lors des prochains matchs du RCT ? En attaquant délibérément la ligue de rugby, est-ce que vous pensez vous attirer ses faveurs ? Quelle image de Toulon vont avoir désormais les supporters des autres club ? Ne craignez-vous pas d'alimenter à l'avenir les débordements d'une minorité de mauvais supporters aux neurones trop abreuvées de vin chaud qui veulent tout péter à chaque défaite ?

        Quand il y a vingt points d'écart, c'est toujours facile d'arbitrer, mais quand on est à moins d'un essai de différence et que l'on commence à recompter jusqu'aux centimes, on s'imagine parfois qu'avec un autre arbitre le sort de la rencontre aurait été inversé. Mr Berdos, au sifflet peut-être farfelu puisqu'il n'y a pas de fumée sans feu, a au moins le mérite de reconnaître ses erreurs. Et vous, en êtes-vous capable ? Etes-vous capable de dire que vous avez voulu poser le problème de l'arbitrage mais que vous vous y êtes mal pris ? Que vous êtes prêt à remplacer votre fiel gratuit par des arguments et des propositions constructives ? Certes, vous pouvez quitter le monde du rugby dès demain, mais dans ce cas, n'allez-vous pas le regretter pour très longtemps, alors que vous approchez de votre rêve ? Ne changez pas ce que vous êtes, ne renoncez pas à vos idées. Vos différences sont autant d'opportunités d'évolution pour le rugby français. Mais de grâce, ne soyez pas vulgaire. C'est si difficile ?


        Adoptez une attitude beaucoup plus humble Mourad Boudjellal, et avant de porter un jugement sur le bout de bois qui orne le bureau de Pierre-Yves Revol et de nous ressortir du tiroir du café du Commerce l'essai de Gary Whetton, accrochez-en donc un dans votre bureau comme ça vous pourrez parler d'égal à égal avec lui. Et pour en revenir à l'ASM, demandez donc à René Fontès, il pourra vous renseigner sur la vraie valeur d'un Brennus.



A chacun son rugby.
Hiboulot rugby.

2 commentaires:

  1. Un langage indigne d'un terrain de rugby, une honte. Le rugby suit une pente dangereuse , respectons ses valeurs et ses acteurs, les arbitres, qui n'ont pas la tâche facile. Tous les week -ends les entraîneurs ou les présidents les rendent responsables de la défaite de leur équipe. Si en plus ils se font insulter, ça devient pathétique. C'est du rugby, pas du foot.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Dommage de gâcher l'excellent travail qu'il fait à Toulon par un langage indigne, pour reprendre tes propos. Il se grille tout seul alors qu'il lance un débat intéressant sur la condition des arbitres.

      Supprimer